Théorie de la modernisation et théorie de la communication participative pour le développement
Depuis les années 1950, le sens de la communication pour le développement a subi d'importantes transformations qui reflètent les flux des débats intellectuels, politiques et théoriques contemporains. Le domaine du développement international, comme bien des domaines, évolue depuis ses débuts en parallèle avec certains paradigmes. Vu les échecs retentissants auxquels nous avons assisté au fil du temps, le domaine a également dû se rendre à l’évidence que certaines prémisses méritaient certainement d’être réévaluées et qu’il fallait trouver le moyen de se réinventer afin de faire face aux critiques. Nous examinerons ici deux des principaux paradigmes adoptés dans le domaine du développement international, soit le paradigme dominant (ou de la modernisation) et le paradigme du développement participatif (ou l’ « autre développement »). Nous verrons que ces principaux paradigmes ont une influence directe sur les théories des disciplines du développement international, comme celle de la communication pour le développement. La communication pour le développement joue un rôle primordial dans l’atteinte des objectifs établis par les projets, les programmes et les nombreuses organisations de toutes sortes qui s’impliquent dans le développement international. Il faudra donc procéder par la suite à une analyse critique de l’influence des paradigmes sur les stratégies de communication pour le développement et en définitive sur l’atteinte des objectifs de développement international. Afin de mieux nous aider à illustrer certaines théories, nous ferons usage d’exemples de mise en œuvre de chacune de ces théories.
Cadre théorique
Théorie de la modernisation et théorie diffusioniste
Le paradigme de la modernisation, qui a surgi peu après la Seconde Guerre mondiale, fait valoir que le meilleur, sinon le seul moyen, pour parvenir à un développement réussi, consiste en l'adoption