Théorie de l'audit interne
© Groupe Eyrolles
Des situations hétérogènes
Bien que rassemblées au sein d’un même institut professionnel : l’Institut de l’audit interne (IFACI), les entreprises et organisations qui pratiquent l’audit interne en donnent un panorama assez hétérogène.
Sans doute l’IFACI traduit et contribue à promouvoir la pratique dominante qui peu à peu s’impose à tous, mais cette pratique est, par la nature des choses, fortement colorée par la culture des entreprises. Cette dimension culturelle se perçoit dans les formations, les organisations, les méthodes de travail, le vocabulaire.
Tout en se rattachant à la même philosophie d’audit, les uns vont privilégier la formation comptable, d’autres des formations plus diversifiées ; les uns vont s’organiser en audits décentralisés, les autres affirmeront que seule est efficace une fonction d’audit interne fortement centralisée. Là également toutes les nuances s’expriment : centralisation dans le pays, ou centralisation au seul niveau international, ou décentralisation dans chaque entité juridique importante. Nous analyserons, dans la cinquième partie, ces différentes situations.
Les outils de travail eux-mêmes sont influencés par la culture. Telle entreprise à dominante technique voit ses auditeurs privilégier interrogations informatiques, sondages statistiques, outils mathématiques, telle autre à dominante financière a un service d’audit utilisant de façon préférentielle les ratios, les contrôles et les rapprochements comptables.
Que dire encore des rapports d’audit dont la forme, le contenu sont bien loin d’être homogènes ? Là encore l’histoire de l’entreprise pèse de tout son poids, souvent plus lourd que l’histoire de l’audit interne. Mais c’est au niveau du champ d’application que les situations sont les plus contrastées. Dans certaines entreprises et singulièrement dans les multinationales anglo-saxonnes, la fonction est en place depuis plusieurs décennies.