Thérèse Raquin et la rivière chap. II
« Elle faisait des rêves fous; elle regardait avec défi la rivière qui grondait, elle s'imaginait que l'eau allait se jeter sur elle et l'attaquer; alors elle se roidissait elle se préparait à la défense, elle se questionnait avec colère pour savoir comment elle pourrait vaincre les flots.»
La rivière pourrait représenter les deux aspects de la vie de Thérèse. Lorsqu'elle est calme, elle représente la vie trop paisible imposée à Thérèse. Au contraire, le rêve fou de Thérèse, la rivière qui gronde représente son envie refoulée de vivre des moments palpitants qui lui permettrait d'agir ,qui l'obligeraient alors à lutter et à se défendre. En introduisant cette phrase par «Elle faisait des rêves fous» Zola montre la contradiction, la confusion des sentiments qui envahissent Thérèse. En résumé, la rivière au repos fait allusion au comportement extérieur et apparence de Thérèse tandis que son tempérament intérieur est représenté par la rivière en crue.
Ces rêves fous paraissent aussi comme prémonitoires. En effet, c'est dans l'eau que se déroulera le meurtre de Camille , cousin et époux de Thérèse par celle-ci et son amant. Et cette rivière l'attaque comme les souvenirs de la mort de Camille qui vont venir la hanter et contre lesquels elle devra lutter. Le danger de la rivière serait aussi la vérité qui pourrait en sortir.
On pourrait d'ailleurs remplacer le mot rivière (ou ses «synonymes») par le mot «vérité». Vérité qui rongera Thérèse dans la deuxième moitié du roman.
« Elle faisait des rêves fous; elle regardait avec défi la vérité qui grondait, elle s'imaginait que celle-ci allait se jeter sur elle et l'attaquer; alors elle se roidissait elle se préparait à la défense, elle se questionnait avec colère pour savoir comment elle pourrait vaincre la vérité.»