Thérèse Raquin
Le choix du cadre spatio-temporel est intéressant à analyser car il n’y a rien de plus complice qu’un espace aquatique, en l’occurrence une rivière pour taire les secrets, cacher des scènes, accueillir des corps et effacer des preuves. De plus dans ce passage nos trois personnages se sont éloignés de la rive et sont à présent loin des regards. La scène pourrait avoir des airs d’une balade en barque sans l’intervention des précisions du narrateur « la barque allait s’engager dans un petit bras sombre et étroit s’enfonçant entre deux iles » et par l’éloignement de l’ « équipe de canotiers ». Par ailleurs la période nocturne de cette balade laisserait à penser à une promenade amoureuse. Le problème dans la situation qui nous intéresse est que ce sont trois personnages dont une seule femme. Tout porte dont à croire que cette balade à d’autres motivations que la simple romance. En effet la scène se déroule au « crépuscule » ce qui évoque la mort par connotation. La peinture du lieu permet ainsi d’annoncer symboliquement le crime qui va être perpétré. L’adverbe « alors » vient bouleverser le calme quoique fragile qui s’est installé et annonce l’irruption d’un événement.
Les champs lexicaux :
-Il y a le champ lexical des couleurs : « noir » ; « argent pâle » ; « rougeâtre » ; « brun sombre » ; « gris » ;