tibili
Il ne s’arrête guère que pour manger ou pour faire les petites tresses de sa sœur, Kablé, parce que ses petits doigts sont très habiles et que sa sœur est très coquette.
Un jour, pourtant, TIBILI s’arrête de rire : sa maman vient de lui apprendre qu’il irait à l’école à la prochaine rentrée des classes.
Tibili ne veut pas aller à l’école. Il ne veut pas rester enfermé dans une salle de classe, en face d’un tableau noir triste, triste, comme l’ennui. Tibili n’a pas besoin de savoir lire ni de savoir écrire.
Il préfère lire, comme son grand-père, -pas sur du papier- mais dans le ciel, où le soleil chante le jour et où la lune danse la nuit. Il préfère lire sur la terre rouge de la piste où mille bêtes de toutes les couleurs vont et viennent, dans tous les sens, sans être obligées d’aller à l’école. Il préfère rêver sur la plage qu’il pêche un barracuda (gros comme ça), qu’il enfourche une gazelle en pleine course ou qu’il se balance avec les singes, suspendu aux lianes de la forêt.
Tibili ne veut pas non plus abandonner son beau pagne, rouge comme un flamboyant, pour revêtir un uniforme d’une couleur si terne, que s’il s’étendait sur la plage, on pourrait le confondre avec du sable et lui marcher dessus.
Alors Tibili est triste, triste comme les buffles maigres que les Peuhls mènent aux champs.
Comment faire, mais comment faire pour ne pas aller à l’école ?
Les lunes succèdent aux lunes et la rentrée des classes approche.
Il demande à Pi-ou, le lézard :
- Peux-tu me dire ce qu’il faut que je fasse pour ne pas aller à l’école ?
- Je ne vois qu’une solution, répond Pi-ou, tu n’as qu’à te cacher dans le trou du fromager. Le creux est assez vaste pour que tu y sois à l’aise. Tibili pense qu’il y restera bien