tibère
Il est né en 41 av. J.-C. et meurt en 37 ap. J.-C. Son dies imperii, soit le jour où il accède au pouvoir impérial, est le 19 août 14 ap. J.-C. Il est alors âgé de 56 ans. A cause de son exécration de la flatterie, il refuse que le Sénat donne son nom à un mois de l’année, comme il l’avait fait pour Auguste, répliquant : «Et que ferez-vous lorsque vous en serez au treizième César ?».
Ses origines
Tibère appartient à la gens Claudia, une famille de grands aristocrates. Il est le fils de Tibère Claude Néron, un allié d’Antoine et de Sextus Pompée dans le conflit qui les opposa à Octave pour la succession de Jules César, et de Livie, la première impératrice, l’unique amour d’Auguste. Ce dernier arrachera Livie à son mari alors qu’elle attend de lui un second enfant. On imagine que ce « rapt » de sa mère ne laissera pas Tibère indemne et placera la relation du beau-fils au beau-père sous le signe de la rancune, comme celle du beau-père au beau-fils sous celui de la plus grande méfiance.
Sa vie privée, ses surnoms, sa réputation
L’idée qu’on s’est longtemps faite du caractère de Tibère dépendait des sources, principalement de Tacite, qui détesta cet empereur au point d’en donner un portrait de pervers sexuel, de tyran sanguinaire se vautrant dans le stupre. Par Suétone, on apprend son goût pour les jeunes gens, qu’il aurait fait se débaucher devant lui lors de spectacles pornographiques dans sa retraite de Capri, une inclinaison qui lui vaut, selon l’historien, le surnom de vieux bouc ou Caprineus en latin, avec un jeu de mots sur le nom de l’île. Si l’on considère les portraits que d’autres historiens donnent de Tibère, ceux de Tacite et de Suétone paraissent caricaturaux. Mais les plumes moins sévères envers cet empereur ne sont pas parvenues à faire oublier l’image d’un monstre de provocation et de violence. La psychologie de Tibère ne se laisse toujours pas approcher et demeure mystérieuse. On sait qu’il fut amateur d’art, de peinture et de