yhttp://www.cnac-gp.fr/education/ressources/ENS-nouvrea/ENS-nouvrea.htm
Les machines de Tinguely (1925) sont réellement en mouvement, généralement très bruyantes, elles émettent éventuellement de la lumière, mais ne servent à rien et, dans certains cas, sont même autodestructibles.

Toute l’œuvre de Tinguely, par ailleurs et dans de mort sautillement spasmodique, trébuchement scandés, balai mécanique de squelette, orchestration du détraquement dans l’attente de la panne terminale. Quelle alliance parfaite pour dire la déferlante du désordre en une convivialle jubilation du chaos.
Drole net drolatique, mouvante et brinquebalante telle une danse macabre, l’œuvre de T constitue l’une des parodies –au contenu tendrement anarchique- les plus aigue du monde de la machine, dont il condamne, à la manière des temps modernes, l’agitation vaine et dérisoire. Plusieurs séries ont été décrites par son complice de toujours, Pontus Hulten : Méta-Matics, Rotozazas,Baloubas, pièces détachées qui mettent en branle autant de machines à dessiner et de Cyclograveur-ironie des mouvements abstraits dominants dans les années 50-, balais des pauvres, études pour la fin du monde ou hommage à New-York s’autodétruisant dans la cour du Museum of Modern Art dans l’instant de son édification. Véritable « éloge de la folie », l’art de Tinguely se fait l’écho dans des trains fantômes et des carnavals, et suscite autant de fêtes aux allures archaïques et primitives. La Hon (la flemme) qu’il réalise avec Niki de Saint Phalle et Utveldt à Stockholm en 1966, comme le Cyclop, qu’il édifie avec ses complices à partir des années 70, restent des « œuvres d’art total » qui, souligne P.Hulten, en dépit de « côtés burlesques» ont la dignité et la gravité du destin.

Dans ses travaux illuminés une idées de la fête se conjugue souvent avec celles du cataclisme.Toujours spectaculaire ses sons et lumières contemporains hautement symboliques expriment volontiers la tentation de tout claquer, de tout