tolérance et respect
« Chaque chose, autant qu'il est en elle, s'efforce de persévérer dans son être. (...)
L'effort par lequel chaque chose s'efforce de persévérer dans son être n'est rien en dehors de l'essence actuelle de cette chose. »
Il est clair, à ce titre, que les appels sentimentaux et miévreux à la tolérance dont certaines vedettes télévisuelles se sont faites les héros et les héroïnes travaillent en pure perte. J'irai même jusqu'à dire, mais peut-être pourrons-nous y revenir plus tard, qu'elles font en réalité le contraire de ce qu'elles prétendent faire. Exacerbant le sentiment, elles donnent prises à tout ce qu'il y a en nous de sentimental, d'instinctif, de pulsionnel, bref d'affectif. Or l'affectivité, si elle est capable de pitié, peut tout aussi vite se transformer en haine. Nul n'ignore la versatilité des foules qui est un excellent exemple de ce type de retournement. Mais c'est peut-être d'ores et déjà comprendre que l'intolérance possède une telle force, une telle puissance, que ce que l'on nomme d'ordinaire la tolérance est une arme bien faible pour lui résister. Mais je ne veux pas anticiper.
De toutes les formes d'intolérance, le racisme est sans doute la forme la plus odieuse, la plus dangereuse, mais aussi la plus puissante, la plus virulente et la plus développée. Mais il constitue par ses excès même l'exemple qui peut nous en apprendre le plus sur la tolérance. Je voudrais donc en dire quelques mots.
Si l'ethnocentrisme renvoie au simple refus de l'autre, le racisme excède considérablement ce refus. En effet, au cœur du racisme, nous trouvons la peur des qualités réelles ou supposées de l'autre. Ainsi, l'intelligence et l'habileté financière du Juif, ou encore la puissance sexuelle du Noir. A ce titre, le racisme exprime la peur d'être dominé, et