tourisme
Si le concept de « coopération », littéralement « travailler et/ou fonctionner ensemble », fait aujourd’hui naturellement sens pour tout un chacun, reste qu’il ne se prête que difficilement à une définition simple, faisant consensus et unanimité, ce en raison de la diversité et de la multiplicité des réalités et des situations qu’il recouvre, exprime et explicite. Terme fourre-tout, monstre sémantique, il désigne tout à la fois une action ou un mode action, un système, une pratique, une théorie, un moyen, un processus, une finalité, un état des choses idéal et stable à construire, une façon de vivre ensemble, etc. Dans le discours commun, il se distingue rarement de mots tels que collaboration, association ou encore solidarité, ce qui renforce son caractère fuyant. Enfin, la signification du terme « coopération » change du tout ou tout selon le parti pris, le lieu à partir duquel on en parle, le registre de discours utilisé (discours administratif vs discours militant par exemple). Le concept de coopération est donc loin d’être neutre. D’où aussi le risque d’instrumentalisation qui pèse sur lui. Cela dit, quelle que soit la signification qu’on lui attribue, on peut repérer des constantes qui permettent de délimiter son champ sémantique
Aux origines de la « coopération » : coopératives ouvrières et mutuelles
Le concept de coopération se matérialise pour la première fois à la fin du XVIIIe et surtout au XIXe siècle dans le domaine économique avec la naissance des premières coopératives. Afin de faire face à la dégradation de leurs conditions d’existence, à la précarité et l’instabilité de leur situation, des ouvriers et/ou artisans décident de mettre en commun, sur une base volontaire, leurs faibles moyens dans des systèmes collectifs permettant de générer de nouvelles ressources. Si de telles initiatives fleurissent partout en Europe au même moment – en particulier dans les régions en voie d’industrialisation –, l’exemple est principalement