Tous les matins du monde

1503 mots 7 pages
2.1 ) Le langage et la musique Pascal Quignard ne confond pas ce qui se joue dans la musique et ce qui se joue dans le langage. Une réponse un peu trop facile serait en effet « le silence ». C’est l’hypothèse que fait Marin Marais et que Sainte-Colombe rejette aussitôt (p.78 de l’édition Folio Plus). Car Pascal Quignard montre aussi que la musique est ce qui retranche du langage, les éléments négatifs qui ajoutent à la phrase des éléments qui la nient. Ainsi, on peut commencer à comprendre ce qui se joue dans le choix de Sainte-Colombe de préférer la musique au langage. L’origine de la musique lui semble ainsi aller plus loin que l’origine du langage, parce qu’elle lui préexiste : on a chanté avant de parler ! Pascal Quignard note la souffrance qui se joue dans la musique : Ulysse en entendant l’aède se couvre la tête d’un voile et pleure, au chant VIII. Pascal Quignard note la souffrance de ce qui se joue dans le langage : le langage retranche l’être, sépare : Ulysse au chant 5 sur son promontoire (lingua en latin !) s’avançant vers la mer, culture s’avançant dans la nature et disant ce qui en retranche. Mais la musique retranche même du langage. Elle est le pouvoir de mort qui appelle les hommes et les détruit : l’arc d’Ulysse au moment où il se tend pour massacrer les prétendants (aux chants XXII et XXIII) produit un doux son qui fascine et met à mort[6](cf.p.36-37).

La musique comme langage : la viole apparaît comme le moyen d’expression idéal pour exprimer les sentiments et pour communiquer avec les êtres chers.

Le roman est marqué par une attention particulière aux sons. La description de l’environnement est faite d’indications sonores : « le claquement des sabots », « les cliquetis des éperons sur les pavés », « les cris », « le bruit singulier » de l’écrasement des cerfs-volants et des hannetons. On reconnaît là l’oreille du musicien qui écrit. La relation à la réalité est médiatisée par le son. Le film accorde lui aussi une importance

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