Tous nos désirs peuvent ils être comblés ?
Le désir est la recherche d'un objet que l'on imagine ou que l'on sait être source de satisfaction. Il se distingue du besoin par une absence de nécessité. Mon corps me dicte de boire, c’est une nécessité, en revanche, boire une limonade n’est pas dicté par mon corps, car de l’eau aurait pu aussi bien me suffire. Boire lorsque l’on a soif est un besoin, mais boire quelque chose d’agréable répond à un désir.
Epicure distinguait trois catégories de besoins : les besoins naturels et nécessaires, les naturels et non nécessaires et enfin les non naturels et non nécessaires. Les premiers correspondent à une stricte nécessité naturelle, comme manger lorsque l’on a faim ; les seconds ajoutent aux premiers une dimension de plaisir, comme manger dans un lieu exceptionnel ; et les troisièmes, sont des produits de l’imagination, ils correspondent à ce que nous appellerions désirs, comme la gloire, la richesse ou l’honneur.
De ce fait, la privation, c'est-à-dire, la non satisfaction du besoin n'a pas le même sens que la frustration, la non satisfaction d'un désir. On ne peut avoir besoin que du seul possible alors qu'il est habituel de désirer l'impossible et d’espérer combler ce vide. Dans le Banquet, Platon affirme qu'"on ne saurait désirer ce que précisément l'on possède". N’est-il pas impossible de ne pas manquer de quelque chose ou de quelqu'un ? Et de plus, qui peut se croire assez aimé ou assez riche ? On observe couramment des gens qui,