Tout ne peut pas s'acheter
Le commerce apparaît comme une nécessité, l'homme ne pouvant vivre en autarcie. Couramment nous échangeons des marchandises pour subvenir à nos besoins. Pourtant il ne semble moralement pas possible de tout échanger, et de faire commerce de tout. Que penser du commerce des personnes? Il semble obligatoire de distinguer à la manière de Kant, les marchandises et les personnes. Concernant les marchandises, il est possible de leur attribuer un prix, et de leur accorder une valeur relative, les inscrivant sur le mode de l'échange. En revanche les personnes semblent bénéficier d'un statut à part. Pour Kant il n'est pas possible d'accorder un prix à une personne, mais bien plutôt une dignité, une valeur absolue. En effet comment évaluer, quantifier la valeur d'une personne? Elle est cet être libre, unique, irremplaçable avant tout, dont la valeur est inestimable. Que penser de la prostitution? La prostitution est une activité consistant à accepter ou obtenir, en échange d'une rémunération, des relations sexuelles. Le corps est alors considéré comme un objet, une marchandise comme une autre. Le sexe n'est plus gratuit. Loin de là. Le sexe s'achète comme n'importe quel autre produit et il coûte cher. Que se soit par "texto" où vos fantasmes vous coûtent 1.75 € la minute. Par "internet" où cela vous coûtera environ 15 euros la demi-heure. Par téléphone érotique, 1,50€ la minute. Pourtant la prostitution n'est pas un métier comme un autre. La plupart du temps ce n'est pas une activité librement consentie et la dignité de la personne est directement menacée, le corps déshumanisé et rabaissé au rang d'objet, d'instrument de plaisir pour autrui.
Nous venons d'exposer l'argument moral, voyons dans le domaine juridique sur quoi repose l'interdiction du commerce des personnes.
Le statut juridique de la personne n'a pas toujours été le même. Dans l'antiquité grecque, l'esclavage