Tragedy of commons
Paru en 1968, sous la plume du biologiste Garrett Hardin, l’article « the tragedy of Commons » constitue une référence structurante dans les débats sur la propriété, le gouvernement des ressources, les liens entre organisation économique et viabilité écologique. C’est à l’occasion d’une intervention publique donnée à la fin juin 1968 que Garrett Hardin formule pour la première fois l’argument de la « tragédie des communs »78. C’est ce discours, réécrit et amputé de moitié, que publiera la revue science.
La tragédie des communs se présente comme suit : imaginez un pâturage ouvert à tout le monde. On doit s’attendre à ce que chaque éleveur essaie de mettre autant de bétail que possible sur le terrain commun. Un tel arrangement peut fonctionner d’une manière raisonnablement satisfaisante pendant des siècles parce que les guerres tribales, le braconnage et la maladie maintiennent le nombre tant des hommes que des animaux bien au-dessous de la capacité de support de la terre. Finalement, cependant vient le jour du jugement, c’est-à -dire le jour ou le but longtemps désiré de la stabilité sociale devient une réalité .A ce point, la logique inhérente des biens communs génère inévitablement la tragédie. En tant qu’être rationnel, chaque éleveur cherche à maximiser son