Traité lisbonne1
Par Pierre Verluise Directeur du www.diploweb.com et chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand 1 Le 3 novembre 2009, le président tchèque Vaclav Klaus a levé le dernier obstacle au traité de Lisbonne. Après de nombreuses péripéties, le traité de Lisbonne est enfin ratifié par les 27 Etats membres de l’Union européenne (UE) et devrait progressivement entrer en vigueur à partir de décembre 2009. Pour l’UE, quelles seront les avancées et les limites du traité de Lisbonne ? Le pouvoir de l’Europe communautaire serait accentué… Selon Pierre Saucede 2 qui propose une approche géopolitique du traité de Lisbonne, ce dernier procurerait dans une certaine mesure des moyens de puissance renforcés. D’abord avec de nouvelles capacités d’action sur la scène internationale, via une personnalité juridique propre, un Président stable du Conseil européen et la personnalisation de la politique extérieure de l’Union européenne. Le Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité bénéficierait d’un service européen pour l’action extérieure, composé de fonctionnaires de la Commission, du Conseil et des pays membres. Ce service pourrait s’appuyer sur le réseau des 186 délégations de l’Union européenne dans le monde. Ces dispositions procureraient un potentiel d’influence pour permettre à l’UE de devenir un acteur global à part entière dans le jeu mondial. Ensuite, le traité de Lisbonne rendrait les institutions communautaires – Conseil des ministres, Commission, et Parlement – de plus en plus indépendantes des États membres. Cependant, les règles du traité de Nice doivent continuer à s’imposer au Conseil des ministres jusqu’en octobre 2014, avec la possibilité d’une prolongation « à la carte » jusqu’en mars
Auteur de « 20 ans après la chute du Mur. L’Europe recomposée », Paris, Choiseul, 2009 et co-auteur de « Géopolitique de l’Europe », Paris, Sedes, 2009. 2 Pierre Saucede, « Quels peuvent