traité sur Jekyll et Hyde
Il est toujours intéressant, dans le cas de romans qui sont devenus de véritables mythes, de se plonger dans le texte d’origine. On découvre alors souvent que l’idée qu’on s’en faisait, ou que l’image que le cinéma a popularisée, est finalement assez éloignée de celle de l’auteur !
C’est le cas ici. L’histoire du Docteur Jekyll et de Mister Hyde, qui a été adaptée de nombreuses fois au cinéma, nous a souvent montré un Hyde monstrueux, grand et fort, par opposition à un Jekyll souvent timide, effacé et malingre. Des films tels que La Ligue des Gentlemen Extarordinaires ou encore Van Helsing (qui ne sont certes pas des références, mais bon ...) nous ont même montré récemment un Hyde aussi musclé et puissant qu’un Hulk ! Alors que dans le roman de Robert Louis Stevenson, Hyde possède certes une vitalité que son double lui envie, mais il est aussi décrit comme de très petite taille...
Pour ce qui est du style, le roman se lit facilement. Stevenson, même s’il n’est pas un spécialiste du genre, a parfaitement compris les mécanismes de l’horreur et délibérément choisi de s’en remettre à l’imagination du lecteur, en ne lui fournissant aucune description des scènes les plus dures, mais seulement quelques détails. Attention : il ne s’agit pas pour autant d’un roman fantastique qui aurait été allégé pour les jeunes lecteurs. Même si Stevenson a connu la célébrité avec L’Île au Trésor, devenu un des classiques de la littérature pour la jeunesse, L’Etrange Cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde, avec ses nombreux sous-entendus aux perversions sexuelles du double personnage, n’était certainement pas destiné, dans l’Angleterre victorienne