Transfert
INTRODUCTION L’histoire humaine témoigne des échanges de pensées et d’idées des peuples de cultures différentes. Ces échanges n’ont pu être possibles qu’à travers le langage qui est l’outil par excellence de communication de pensées, de cultures, des sciences et des technologies ou encore de la politique ou de l’économie. Parce que chaque peuple s’est accordé une langue spécifique, l’apprentissage de nouvelles langues est devenu une nécessité pour la communication. Tout individu a le rêve de pouvoir transmettre à son interlocuteur, dans tous ses détails et précisions, les images qui se dessinent dans sa conscience. Mais cette transmission ne peut être réalisée qu’avec une connaissance complète et maîtrisée de la langue de l’interlocuteur. En effet, quand deux langues sont en contact, il se produit entre elles des transferts. Nous avons deux systèmes sur la base desquels nous formalisons le sens et deux « codes » linguistiques qui entrent en contact et s’influencent mutuellement. Nous avons, par conséquent, deux codes qui interfèrent.
LA NOTION DE TRANSFERT :
Nous résumerons tout d'abord en quelques phrases l'historique de cette notion linguistique au cours des trois dernières décennies.
Ce qui semble important est que la notion de « transfert » a été et est toujours employée dans deux sortes de contextes : d'une part, dans celui de la recherche sur les langues en contact et, d'autre part, dans celui de la recherche sur l'acquisition du langage. La notion de transfert connut son premier essor avec l'ouvrage de Weinreich, paru voici trente ans et intitulé Languages in contact. Weinreich y présente le transfert comme un des phénomènes structuraux qui peuvent être observés lors de l'interférence de deux systèmes linguistiques.
A la même époque, la notion de transfert apparut dans la recherche sur l'acquisition du langage où elle a mené à l'analyse des erreurs, alimentée par le