Transformations rurales et mutations seigneuriales du Xe siècle au début du XIVe siècle
Transformations rurales et mutations seigneuriales du Xe siècle au début du XIVe siècle
Après la crise dynastique qui traverse l'empire carolingien, on observe un émiettement du pouvoir royal, on passe d'une logique impériale à une logique régionale. Lors de cette période, c'est à dire au IX e, se met en place ce que l'on appellera plus tard la féodalité. Là où certains historiens comme G.Duby ont vu en ce système de féodalité une rupture avec le monde carolingien (« La mutation de l'an mil ») ; d'autres comme D.Barthélémy ou F.Mazel y voient au contraire une continuité avec la fin de cet empire carolingien. Ainsi suivant l'une ou l'autre vision, l'appréciation de ce système se voit transformer. Effectivement la féodalité, moment où les mutations seigneuriales et les transformations rurales atteignent un point d'acmé dans le Moyen-Age, trouve sa cause et ses conséquences bouleversées si on étudie la thèse de la mutation de l'an mil ou sa réfutation. Ainsi l'entendement que l'on peut avoir concernant ces transformations rurales et ces mutations seigneuriales ne se situent pas eu même moment (Florian Mazel voit une inflexion en 1050 par exemple, notamment à cause de la réforme « grégorienne ») et n'ont pas les mêmes répercussions. Il est important de préciser que ces mutations, ces transformations sont multiples et très diversifiées, la France comme nous l'entendons aujourd'hui n'est alors même pas perçue comme étant un royaume. Par le terme de mutation il faut entendre un changement d'un statut à un autre, terme avec un sens plus profond que celui de transformation. Celui-ci sous entend alors un sens plus progressif et moins brutal. Par ailleurs la période allant du Xe au XIVe voit l'apparition de la féodalité mais aussi le regain de la personne du roi, on retrouve aussi le passage d'une ruralité qui s’accroît progressivement à un retour à la misère paysanne à la fin du « beau XIIIe siècle ».