Trasplantation d'organes
Comme toute thérapeutique nouvelle et aléatoire, les premières transplantations d'organes ont soulevé des problèmes éthiques difficiles. Le caractère spectaculaire de cette entreprise a fait que les débats se sont généralement déroulés dans une atmosphère passionnée qui n'a pas facilité la confrontation des points de vue. Certains ont même soutenu qu'il était illégitime de procéder à une transplantation d'organe tant que ne serait pas complètement résolu le problème fondamental de la tolérance des greffes. Contre cette attitude de confort moral, de nombreux médecins ont préféré adopter une attitude plus audacieuse en faisant remarquer qu'il était de toute façon impossible d'extrapoler de l'animal à l'homme, qu'il fallait donc aller de l'avant, même si tous les problèmes biologiques n'étaient pas résolus, et qu'on pouvait raisonnablement parier que des essais humains scientifiquement contrôlés risquaient d'apporter une moisson de connaissances aussi profitables aux malades que celles qui résultent des études de biologie fondamentale. Toutes ces hypothèses sont maintenant vérifiées ; l'audace s'est révélée payante, et l'on peut même dire que les essais cliniques ont constitué le plus puissant stimulant du formidable essor de recherche que l'on constate depuis plusieurs années dans le domaine des greffes. Malgré des résultats statistiquement de plus en plus favorables, chaque cas individuel continue cependant de poser des problèmes parfois difficiles à résoudre en matière d'éthique, comme on le verra dans la dernière partie de cet article. Elle fait suite à des exemples concrets des difficultés techniques qu'il fallait surmonter. Le premier des exemples concerne la greffe du rein, le suivant traite de la transplantation hépatique, mais le lecteur trouvera par ailleurs, dans l'article cœur-Chirurgie cardiaque, l'historique de la transplantation cardiaque. La difficile question de la disponibilité des greffons est traitée dans l'article thérapeutique,