travail et intégration sociale
1. Le travail comme facteur d'intégration sociale
a. La division du travail, fondement du lien social
A la fin du XIXe siècle, le sociologue Emile Durkheim constate l'accroissement de la « densité » matérielle et morale de la société moderne (contacts plus fréquents, distances réduites entre individus). Dans ce contexte, c'est la division du travail qui permet de développer les interdépendances et la coopération. La solidarité « mécanique » fait place à une solidarité « organique », plus complexe.
b. Les fonctions sociales du travail
Ainsi, le rôle de la division du travail va bien au-delà de ses effets économiques. Il s'agit d'une véritable socialisation, qui s'est maintenue jusqu'à aujourd'hui : le titulaire d'un emploi relève à la fois d'un collectif de travail (atelier, corporation), d'un statut (ouvrier, cadre) associé à une activité syndicale, enfin de la condition de salarié, à laquelle sont associés droits et protections sociales. Le travail permet donc aux individus de construire une identité professionnelle et un statut social.
2. La flexibilité du marché du travail remet en cause ce lien social
a. Le travail est-il toujours un facteur d'intégration ?
La crise économique et ses effets destructeurs sur le lien social construit par le travail ont amené certains sociologues à remettre en cause la fonction intégratrice du travail. D'une part, le travail n'a pas toujours été et n'est pas dans toutes les sociétés l'activité essentielle des individus : les activités politiques, culturelles, familiales, peuvent tout autant créer du lien social. D'autre part, la segmentation du marché du travail et la flexibilité des statuts, des conditions de travail et des rémunérations, permettent de moins en moins aux individus de trouver dans leur travail la stabilité nécessaire à leur intégration sociale et à la construction de leur identité.
b. Chômage et exclusion
Le chômage d'exclusion, qui touche les individus ne