Traîne pas trop sous la pluie
586 mots
3 pages
Traîne pas trop sous la pluie c'est l'histoire d'un mec, un mec qui en a chié pour arriver là, un mec que l'on imagine en blouson de cuir, un Johnny un vrai. Mais Bohringer ne peut pas s'échapper de Richard alors il se sert des mots, de l'écriture, qu'il ne maîtrise pas puisque d'après lui ce n'est pas du Rimbaud mais de la musique. Il n'écrit pas les mots il les composent, une improvisation de blues sur papier. C'est l'histoire d'un Rimbaud avec un saxophone, qui nous parle de désert, de mer, c'est l'histoire d'un capitaine de tous les bateaux de la mer qui ne veut pas abandonner le navire puisque même si la vie est parfois "une putain" elle vaut le coup d'être vécu. C'est aussi l'histoire d'un Sénèque qui se taille les veines et qui en profite pour s'excuser, s'excuser à sa mère, à son père, qu'il n'a que trop peu connu. Il n'a pas cherché à leurs pardonner, il fut élevé au lait grand maternelle mais maintenant il aurait tellement de chose à leurs dire... alors il le fait, sur papier, avec le sang qui coule, pendant que cette fièvre le dévore. Il nous parle de grand singe, de ses amis, de ses aventures, Richard Bohringer cherche la rédemption, cherche le réconciliation avec lui même et le réconfort pour ses amis disparus en leurs disant, "vous n'êtes pas seul là haut dans l'aéronef". Et puis dans tout ça, il y a cette femme, cette infirmière qui l'écoute et qui en redemande, qui le pousse à finir ce "putain de bouquin" "traîne pas trop sous la pluie c'est pas Bogota c'est Paris. Il y avait du cygne blanc dans cette fille la mon pote. Et puis du cygne noir."
Richard par Bohringer, c'est un appel au secours. Non, plutôt un putain de cris qui nous soulagent une fois que l'on revient à la raison, un putain de cris que l'on aimerais pousser parce qu'on ne comprend pas cette vie, parce qu'on ne va pas bien aujourd'hui mais que demain ça ira mieux. Ce cris, Richard le fait, il se vide et nous vide, il nous réconforte, il nous touche...
Richard Bohringer c'est le petit