Trente glorieuses
Deux conceptions différentes de l’avenir du canton de Fribourg
J’estime qu’il faut favoriser la petite industrie, cette industrie interne qui implante l’atelier dans la chambre de famille, qui permet au père de rester à la maison et qui supprime les agglomérations d’ouvriers, toujours funestes à la morale et à l’esprit de famille.
Georges de Montenach, député conservateur
C’est par la grande industrie que nous verrons se lever, pour le canton de Fribourg, une aurore nouvelle et un avenir plus brillant.
Édouard Bielman, député radical
Les causes du démarrage des Trente glorieuses
Ce n'est que vers 1955-1960 qu'une ouverture réelle à l'industrie se manifeste, bénéficiant de la concordance de plusieurs facteurs : l'arrivée de Paul Torche (1912-1990) à la Direction de l'Economie (1956), l'adoption du programme des routes nationales (1959) et le succès des démarches des autorités fribourgeoises en vue de la construction prioritaire de la N12, la construction de nouveaux barrages, la saturation des centres industriels de la Suisse et la croissance générale de l'économie occidentale.
Paradoxalement, le retard fribourgeois devient attractif : terrains disponibles et bon marché, salaires relativement bas et accès facilité par la N12. Jusqu'au ralentissement des années 1970, le développement est continu, centré sur plusieurs pôles régionaux. L'ouverture de succursales de grandes banques et l'installation d'industries modifient rapidement la répartition des secteurs et des branches économiques.
Les Trente Glorieuses fribourgeoises (1960-1990)
Des changements politiques spectaculaires
En1966, le parti conservateur perd sa majorité absolue au Grand Conseil. 1969, le droit de vote est octroyé aux femmes. 1971, deux socialistes rentrent au Gouvernement. 1981, l’égalité hommes-femmes est inscrite dans la Constitution fédérale. La première femme fait son entrée au Gouvernement en 1986. Le soir du 6 décembre 1992, Fribourg est dans le