Tu aimeras ton prochain comme toi-même

1921 mots 8 pages
Tu aimeras ton prochain comme toi-même Peut-on mettre un futur au verbe aimer ? Pourquoi ce commandement qui fait de l’amour un devoir ? L’amour du prochain ne suppose-t-il pas l’oubli de soi-même, le désintéressement ? L’amour de soi et l’amour du prochain ne sont-il pas contradictoires ? Il paraît difficile de prétendre aimer son prochain comme soi-même : il y a une distance infranchissable, radicale, entre cette étrange chose qu’est l’Autre, et moi. Il le faut pourtant : c’est Dieu lui-même qui l’ordonne (commandement de Jésus Christ que Saint Mathieu donne dans l’Évangile). Cet impératif est même souvent interprété comme un résumé de la morale chrétienne, fondamental dans notre civilisation. C’est par amour de Dieu que l’on doit aimer son prochain, car nous sommes tous ses créatures, donc tous aimables -mais alors ce qu’on aime en l’autre, ce n’est pas une personne singulière : c’est Dieu ! Les athées ironisent : “je t’aime dans le Seigneur” ! Quelle duperie dans les mots ! Voilà qui ne simplifie pas les rapports interpersonnels. Les athées n’échappent pourtant pas à la règle : aimer l’Autre est un précepte moral. Terrible, parce qu’inefficace. On ne peut pas commander d’aimer puisque l’amour ne se commande pas. Alors on triche : chacun étant supposé s’aimer soi-même, doit détourner cet amour et le reporter sur d’autres. La morale suppose cette contrainte de la volonté : il faut tendre vers cet idéal inatteignable. La formule est trop contradictoire : on force les choses en mettant sur le même plan l’amour de soi et l’amour des autres. L’amour de soi suppose l’intérêt et la focalisation sur soi. Comment, concrètement, aimer quelqu’un comme soi-même ? Il semble que cela ne soit jamais arrivé ! Impossible de mettre cette formule en pratique. Alors pourquoi s’y raccroche-t-on ? Comment se fait-il que l’on veuille, depuis des milliers d’années, faire de l’amour (qui ne se commande pas) un devoir ? Décidément, ce commandement est bizarre. Voila que l’on

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