Tuerie
Dominé par l’empire ottoman durant des siècles, ce pays se retrouve au lendemain de la grande guerre, en totale dépendance du nouvel empire soviétique, avant d’acquérir en 1991 son indépendance et sa liberté. Et comment oublier le génocide arménien perpétré à la fin de l’empire ottoman ? Il fait partie de l’histoire douloureuse du siècle dernier qui forge en profondeur l’âme de ce peuple.La conversion au christianisme dès 301 sous l’impulsion de Saint Grégoire l’Illuminateur, en fait la première nation chrétienne au monde. Tous ses monuments, ses églises, ses croix de pierre sculptées, ses enluminures et son architecture, probablement à l’origine de l’art roman, témoignent d’un pays de caractère qui sait d’où il vient…
Comme l’indique son étymologie, il s’agit d’une croix (khatch) en pierre (kar). Croix sur pierre, ou pierre à croix, ce type de bas-relief, qui oscille entre le décoratif et le monumental, entre la sculpture et l’architecture, est spécifique de l’art arménien. Il a été inscrit en novembre 2010 auprès de l’Unesco, au titre du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Taillées dans les tufs ou les grès tendres des montagnes d’Arménie, ces stèles se présentent généralement sous la forme d’une croix de Malte (chaque branche se dédouble aux extrémités) dont la hauteur est le double de la largeur (comme la croix latine classique). Elle est encastrée ou sculptée directement sur des plaques de pierre de dimensions variables mais dépassant rarement les deux mètres de haut ; sa face est toujours orientée vers le Couchant.
Tirant ses origines dans les tréfonds de la Préhistoire, lointain descendant des mégalithes, le khatchkar apparaît dans l’Histoire au IXe siècle, lors de la renaissance nationale et religieuse qui succéda à plusieurs siècles de domination musulmane. D’abord de facture très sobre, pourvus simplement de motifs géométriques ou symboliques, ces croix développèrent au cours du Moyen Age une