Tunis

2987 mots 12 pages
Pour un comparatisme français ouvert à la francophonie et aux métissages culturels. Plaidoyer en forme de polémique.

Charles Bonn Université Lumière-Lyon 2

C’est un constat banal que de souligner le peu de place que tiennent les littératures francophones, et plus particulièrement celles du Tiers-Monde ou des Immigrations, dans l’enseignement universitaire français. Or on sait aussi que par le biais entre autres des « postcolonial studies », que précédaient les « gender studies », ces mêmes littératures francophones, perçues comme davantage en rapport avec l’actualité politique mondiale, sont souvent la voie d’accès essentielle, hors de France, à ce qu’il reste d’enseignement de littérature française. Et que c’est plus particulièrement à travers la thématique centrale du transnational, des migrations ou des minorités que ces littératures francophones intéressent les lecteurs étrangers. Le comparatisme français quant à lui est le plus souvent limité à l’étude, comparative ou non, d’« aires linguistiques », qui sont de plus majoritairement européennes. « Quelle langue comparez-vous à quelle langue ? » est la question implicite ou explicite à partir de laquelle on « classe » les comparatistes pour établir des équilibres entre aires linguistiques au sein des sections de littérature comparée. Et ceci exclut bien sûr la francophonie, supposée monolingue et donc non comparatiste. Ces départements ou sections de littérature comparée ainsi définis apparaissent donc implicitement comme des annexes sous-appréciées des départements de langues étrangères, et au mieux comme des annexes tout aussi dépréciées des départements de littérature française. Une telle conception du comparatisme et des « aires linguistiques » suppose des identités closes et fixes, reposant sur une cohérence entre identité et langue, dont la littérature dans chaque langue considérée serait la garantie, l’affichage rassurant. Elle exclut les identités problématiques, migrantes, transnationales, et

en relation

  • Culture et gestion au québec : entre cultures latine, anglo saxonne et nordique
    20874 mots | 84 pages
  • Culture et gestion au québec
    20873 mots | 84 pages
  • La politique linguistique du québec
    4543 mots | 19 pages
  • inaya
    723 mots | 3 pages
  • yolooo
    1405 mots | 6 pages
  • Hanna arendt
    832 mots | 4 pages
  • Travail II
    647 mots | 3 pages
  • Littérature marocaine en langues étrangères et identité culturelle
    452 mots | 2 pages
  • Toscana
    2593 mots | 11 pages
  • Nationalisme et multiculturalisme au Québec, un contre sens ?
    2527 mots | 11 pages
  • Histoire des arts : l'île de la réunion
    2165 mots | 9 pages
  • Tunisie
    1004 mots | 5 pages
  • Ma patrie
    664 mots | 3 pages
  • Tunisiana
    294 mots | 2 pages
  • Tunisair
    3254 mots | 14 pages