Tupac
L’Américain a sorti un billet de sa poche et le lui a tendu, mais c’était un billet de cinq cents pesos, pas des dollars. Rodolpho l’a pris et est parti en courant vers l’épicerie…
Pour les Bouches
LE TRESOR DE TUPAC AMARU
A distribuer avant pour la préparation à la lecture
Tout a commencé quand la Range Rover des Américains s'est arrêtée sur la place du village, derrière la camionnette de l'instituteur. La bagnole des gringos était couverte de poussière, mais tout de même, à côté de l'autre, elle paraissait étincelante. Le conducteur est descendu le premier. C'était un gros type poilu qui portait des lunettes noires, une chouette casquette Batman et un T-shirt assorti. Le passager l'a rejoint, habillé de la même façon. On les a d'abord pris pour des jumeaux, puis on s'est rendu compte que le deuxième était plus grand et plus maigre que l'autre. La sueur leur dégoulinait sur le visage. - Olla, chicos ! a crié le plus gros en faisant claquer ses doigts. Nous étions assis tous les trois sur les marches de l'école, sous les arcades, ma cousine Anna Maria, mon copain Rodolpho Santos et moi. Nous n'avions pas bronché. Ces types ne nous plaisaient pas, et ça nous plaisait encore moins qu'ils nous hèlent de cette façon. S'ils avaient envie de nous parler, ils n'avaient qu'à se déplacer. Et pour causer, on est beaucoup mieux à l'ombre. Ils ont dû s'en rendre compte et sont venus nous rejoindre sous les arcades. J'ai remarqué qu'ils avaient de belles chaussures de marche, avec des semelles antidérapantes qui laissaient des traces bien régulières dans la poussière. -Y'a pas un bistrot dans vot'bled ? a demandé le maigre, et il a fait le geste de boire en plaçant son pouce au-dessus de sa bouche. Nous avons éclaté de rire tous les trois et Anna Maria a fait une plaisanterie à propos des poils du type, dans la langue du pays que les gringos ne peuvent pas comprendre. Notre langue, c'est un mélange de quechua, d'atacamèque et d'espagnol, alors