L'Eden, jardin merveilleux dans lequel la Génèse place Adam et Eve, nous inspire de manière instinctive et immédiate l'idée de" retour aux sources", de naturel et d'authenticité. De façon inverse, l'Eden dont nous allons parler contracte la notion d'artificiel, à savoir tout ce qui est produit par une technique humaine et non par la nature. Mais pourquoi avoir associé deux entitées aussi différentes que l'Eden et l'artificiel? L'homme cherche peut être à fuir un quotidien terne et décevant pour un Ailleurs meilleur dont la clé ne serai autre que l'artificiel. L'artificiel qui pourrait créer un nouveau monde plus beau et plus attrayant encore que le réel. La question est de savoir si l'artificiel s'éloigne de l'essence, de la vérité des choses ou bien s'il recopie ou du moins prolonge le naturel.
Il convient alors de s'interroger sur le naturel lui même, c'est à dire tout ce qui appartient à la nature et qui est authentique, par opposition à l'artificiel. Mais il s'agit surtout de se questionner sur la frontière entre le naturel et l'artificiel. Cette limite se positionne selon où se porte notre interêt : l'artificiel ne serait-il pas la naturelle extension du naturel?
Pour répondre à l'ensemble de ces questions, nous allons nous appuyer sur trois documents : Aloe Vera CactusBag de Tzuri Gueta qui pose la question de l'imitation du naturel par l'artificiel, une photographie de Philip Fimmano pour le magasine Bloom qui s'interroge sur le dépassement de la reproduction du réel au profil de la création d'un milieu "surnaturel", voire mutant. Enfin, la série TransPlastic des frères Campana qui utilise l'artificiel pour se rapprocher de la nature, un veritable retour aux sources ..

Doc 1 : Tzuri Gueta : ALOE VERA CACTUS BAG, 2008. Silicone et viscose :
Nous allons donc voir dans un premier temps comment l'artificiel peut être un prolongement voire même une reproduction assez fidèle du naturel grâce au sac Aloé Vera Cactus Bag de Tzuri Gueta. Ce jeune designer