Un autre monde de joseph stiglitz
« Un autre monde, contre le fanatisme de marché »
De Joseph E. Stiglitz
Né en 1947, Joseph Stiglitz est l’un des économistes les plus emblématiques des quarante dernières années, aussi populaire auprès du grand public que reconnu dans le milieu universitaire. Professeur au sein de très prestigieuses universités américaines, il a également été conseiller économique auprès de l’ancien président des Etats-Unis Bill Clinton de 1993 à 1997, et vice-président et économiste en chef de la Banque Mondiale de 1997 à 2000. En 2001, il a reçu le prix Nobel d’économie pour ses analyses concernant les asymétries d’information sur les marchés. Mais ses travaux touchent beaucoup d’autres domaines. Ainsi, au fil des années et des ouvrages, Joseph Stiglitz s’est imposé comme le spécialiste des problèmes liés à la mondialisation, critiquant les institutions internationales, surtout le FMI. Dans le prolongement de son ouvrage précédent, La grande désillusion (2002), il propose avec Un autre monde (2007) une critique plus générale non pas de la mondialisation mais de la façon dont elle est gérée par les institutions internationales et par les Etats. Il s’agit également pour Stiglitz de s’interroger sur les réformes nécessaires à apporter afin d’étendre les bénéfices de la mondialisation à l’ensemble de la planète et aboutir à un meilleur fonctionnement de la mondialisation comme le suggère le titre original de l’ouvrage « making globalization work ». Nous aborderons donc d’abord cet aspect avant d’analyser les forces et faiblesses de l’ouvrage.
I. La gestion de la mondialisation en question 1) Une mondialisation gérée par les pays développés qui ne se préoccupent pas des effets externes de leurs décisions et actions sur les pays pauvres a. Un constat global d’échec
Dès les premières pages de son ouvrage, Stiglitz dresse un constat d’échec général : les règles de la mondialisation sont injustes car elles ne profitent qu’aux pays développés, les