Un Autre Pays
Mon premier secret
Fermé aux touristes
Répond à mon besoin vital
D’introspection.
J’y retrouve la solitude
Vécue durant mon enfance,
Alors que le plafond était bas
Devant un futur indéfinissable.
Maintes fois j’ai rêvé,
Imaginant mille scénarios,
D’un autre pays d’adoption
Quelque part très loin.
Plus tard des continents du monde entier
M’ont accueillie chaleureusement
Sans que je puisse connaître ma destinée.
-Hélène Roy, Poésies givrées
Automne
Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d’amour et d’infidélité
Qui parle d’une bague et d’un coeur que l’on brise
Oh! l’automne l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises
Guillaume Apollinaire, Recueil : Alcools
Nature
Dans cet arrondissement circulaire
Tapissé de vert pale,
Surplombé des chênes centenaires,
J’ai tracé mon chemin.
La rivière qui circule devant moi
Frissone par endroit,
Faisant paraître des reflets
D’arbres étalés.
Au fil du courant,
Les canotiers se défilent
Hamonieusement,
Pour atteindre leur rendez-vous.
La cohésion de cette nature
Relève d’un autre âge
Non révolu.
-Hélène Roy, poésies givrées
Nuit en forêt
À mesure que la nuit approche,
La forêt se garnit peu à peu
De bruits éparses et variés,
Entraînant avec elle
Tout être vivant
En mal de méditation.
Les écureuils se hâtent
De récolter la nourriture
Et les hiboux se précipitent
Pour retrouver leur domaine.
Alors que la lumière devient diffuse,
J’entends le jet d’eau
De façon plus claire et nette
Accompagnant les chants de la nuit.
La fraîcheur du vent
Ralentit les ébats
Et la chaleur du cœur
Calme les tourments.
-Hélène Roy, poésies givrées
L'heure du berger
La lune est rouge au brumeux horizon ;
Dans un brouillard