Un discours prononcé en public est t-il plus efficace qu'un texte écrit ?
La civilisation mycénienne peut se caractériser par le despotisme d'un roi entouré d'une aristocratie guerrière qui demande à la guerre, à la violence l'or et le prestige. Le secret de lois écrites grâce à des idéogrammes (linéaire B) est jalousement gardé par l'obscurité de ce que seuls les scribes peuvent comprendre grâce à une culture particulière, un privilège, apanage exclusif. Autant dire que la violence se justifie par la conservation de lois arbitraires qui ne peuvent, par essence, être diffusées ou discutées. Seule l'invasion a pu "répondre" à un tel monstre et la disparition des scribes et de leurs maîtres plonge la période qui suit dans l'obscurité puisque avec le linéaire B, devenu énigmatique pour presque tous, disparaît la possibilité même d'un témoignage qui nous parvienne. De toutes manières les témoignages du linéaire B représentaient plus les reflets de l'arbitraire royal que le fruit d'une discussion sur le bien commun ... On prenait, on répétait, on ne discutait pas, on pouvait penser que "selon". La disparition de la civilisation mycénienne marque l'échec d'une violence qui garde pour elle l'arbitraire de l'information et ne divulgue que le rituel de ce qu'il faut faire.
Et n'allons pas objecter que la disparition de l'écriture n'est pas celle de la parole et que, en conséquence, l'intersubjectivité demeure possible, pouvant exister dans sa plénitude. Voire ... comment discuter si manque la forme qui permet à la loi d'échapper à la