Un eichmann de papier
L’auteur Pierre Vidal-Naquet, né le 23 juillet 1930 à Paris et mort le 29 juillet 2006 à Nice était un historien spécialiste de la Grèce Antique, professeur et directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales de 1969 à 1990. Il s’est engagé dans la défense des droits de l’homme. Il a milité contre la torture pendant la guerre d’Algérie, contre la guerre du Vietnam et celle d’Irak. D'ascendance juive, mais issue d'une famille laïque et républicaine, il dénonce le révisionnisme du génocide hitlérien.
L’ouvrage
Un Eichmann de papier (1980) Pour appuyer leur analyse, les révisionnistes soulignent l’étroitesse des sources produites à l’appui du génocide : témoignages des chefs de camp allemands obtenus lors des grands procès tels que Nuremberg, Moscou ou Jérusalem (procès de Eichmann). Cette conception est fausse dans la mesure où de nombreux autres témoignages ont pu être rassemblés : témoins qui n’ont rien vu mais qui ont entendu dire ce qui se passait (on sort de tel camp par la cheminée), témoins du processus d’extermination (témoignage d’un médecin SS). Selon Faurisson, les Juifs sont à l’origine de la guerre car ils ont déclaré la guerre à l’Allemagne nazie. Cela lui permet alors de justifier tous les comportements de la politique hitlérienne : l’étoile juive est une mesure militaire qui permet aux soldats allemands d’identifier sans problème les Juifs. L’insurrection du ghetto de Varsovie est une preuve de la nécessité de se méfier de ce peuple. Or, les témoignages sur lesquels s’appuient les négationnistes pour justifier leur position sont trafiqués. L’auteur conclut cet essai en tentant de comprendre la signification du phénomène qui s’est développé à la fin des années 1970. « L’entreprise suivie par les révisionnistes relève de l’imposture, de l’apologie du crime par dissimulation du crime ». Il relève qu’il y a toujours des gens qui doutent, que ce phénomène n’est pas nouveau en lui-même et