Pour Laurent Carroué[1], on peut identifier trois mondialisations qui constituent autant de strates géoéconomiques successives. La première est portée par les Grandes Découvertes et le capitalisme marchand naissant. La seconde est issue de la révolution industrielle et démographique du XIXe siècle et du début du XXe siècle qui permet aux puissances occidentales européennes d'intégrer les trois quarts de la planète à leurs grands empires coloniaux à travers la mise en place d'un système économique industriel et capitaliste largement internationalisé. La troisième est la mondialisation libérale, financière et dérégulée qui commence à se déployer à partir des années 1960 pour s'élargir à l'ensemble du globe après l'effondrement de l'Union soviétique à la fin des années 1980.
La mondialisation est donc à appréhender comme un processus géohistorique multiséculaire, par lequel un espace d'échelle mondiale devient pertinent. Ce processus s’est nourri de l’urbanisation, de l’essor des cités et nations marchandes et de l’extension des « économies-monde[2] », de l’essor des transports, de la diffusion du système capitaliste à l'ensemble de l'espace planétaire. « Fin de la préhistoire du monde » selon Jacques Lévy[3], la mondialisation se traduit dans l’espace mondial par une mise en relation et en interdépendance des différentes composantes du monde, qui s’articulent en système.

I. Un monde parcouru de flux

« Le Monde mondialisé n'existe que par les liens établis par des échanges de biens, d'informations et de personnes » (Jacques Lévy)

Manuel p.20-21, « L’explosion des flux mondiaux » + Sujet bac p.56-59, « La mondialisation, un monde de flux ? » -

A. Flux migratoires

Paragraphe 1 p.20- 3 milliards de passagers aériens par an, environ 3 milliards de touristes dont 800 millions « internationaux », 100 millions de migrants, 2 millions d’étudiants étrangers, 200 millions de déplacements pour rendre des visites ou aller en pèlerinage... Voici quelques