Un gouvernement des juges
En 1789, l’article 6 de la DDHC affirmait que « tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à la formation de la loi ». En d’autres termes, chaque citoyen avait le droit et le devoir d’exiger le respect de la Constitution. Leur intérêt était de saisir un juge qui avait le monopole de contrôle de constitutionalité des lois, intérêt qui était donc tout à fait légitime. Le contrôle de constitutionalité des lois consiste à vérifier la conformité d’un acte au regard de la constitution dans le but de garantir le maintien de la démocratie. Ce contrôle est aujourd’hui entre les mains de juges qui composent donc un organe juridictionnel, la Cour Suprême aux E-U par exemple ou le Conseil Constitutionnel en France. C’est pourquoi, on parlera d’un gouvernement des juges comme l’exprime Edouard Lambert. Par ailleurs, cette idée d’un contrôle de constitutionalité des lois remonte au début du 19ème siècle : en 1803, dans l’arrêt Marburry versus Madison, la Cour Suprême des E-U déclarait exercer ce contrôle de constitutionnalité; en France, il fallut attendre jusqu’en 1958 pour que le principe de constitutionalité des lois s’impose. Mais ce n’est qu’après la fin de la Seconde Guerre Mondiale avec les expériences du régime nazi et fasciste qu’on vit la création de Cours Constitutionnelles en Europe, force est de constater que les travaux de Kelsen était indispensable au maintien de la paix en proposant la création d’une cour spécialisé du contrôle de constitutionnalité. On distingue deux modèles principaux selon le Pr Favoreu: celui des E-U et de l’Europe.
-le modèle américain : un contrôle diffus, exercé par n’importe quel tribunal saisi par les justiciables sous l’autorité régulatrice de la cour suprême, d’après l’arrêt de 1803. (Si le juge constate qu’une loi