Un hémisphère dans une chevelure, baudelaire

3534 mots 15 pages
Yvonne saaybi -
Commentaire du poème : « Un Hémisphère dans une chevelure » -C. Baudelaire

« Il est bon d’apprendre quelques fois aux heureux de ce monde, qu’il est des bonheurs supérieurs aux leurs, plus vastes et plus raffinés » affirme Baudelaire dans Le Spleen de Paris. Telle semble en effet résumer un thème récurrent dans l’œuvre baudelairienne qui évoque l’idéal et tente de se l’approprier. Aussi, apparait-il clairement que la quête de l’idéal par un voyage exotique y est récurrente et privilégiée, spécialement dans le poème «Un Hémisphère dans une Chevelure », extrait du même recueil, et qui s’avère être l’objet de notre étude. Ce voyage est-il un rêve ou un simple souvenir ? L’examen du texte portera d’abord sur les variations métaphoriques de la chevelure ; puis sur le parfum, un outil menant au rêve et à l’idéal baudelairien ; enfin sur l’évocation du souvenir oscillant entre concentration et évaporation.

Une première lecture suffit à faire remarquer les différentes variations métaphoriques subvenant au sein du poème et qui semblent caractériser la chevelure. Dans un premier temps, le contact établi entre le poète et la chevelure noire de la femme : « dans la nuit de ta chevelure ; tresses […] noires » débute par une prière : « Laisse-moi ». Le locuteur semble demander une permission a son allocutaire afin d’entrer en contact avec ses cheveux. La première personne du singulier « moi » renvoie à Baudelaire s’adressant à une femme qu’il tutoie : « Si tu pouvais savoir ». Ce tutoiement traduit une relation intime entre eux. Ainsi, la chevelure, point de départ d’un contact entre le poète et sa maitresse, s’avère être une métonymie de cette dernière. En effet, le poème ne fait allusion qu’à la chevelure de cette femme, les autres éléments pouvant référer à elle étant occultés. De plus, l’impératif « laisse-moi » témoigne de l’adresse directe entreprise par le poète au destinataire. Le présent d’énonciation : « je

en relation