Un Po Te Au Confluent De Trois Mouvements
III° UN PENSEUR DE LA MODERNITE
A° critique littéraire : romantisme, Parnasse et réalisme.
Baudelaire se fait l’héritier de la révolution romantique, il n’aurait pu exister sans l’énergie nouvelle qu’elle a insufflée dans les lettres.
Trois apports du romantisme sont particulièrement déterminants : la redéfinition de la poésie, l’invention du présent comme moment esthétique à part entière, la poétique du spleen.
1° En affranchissant la littérature des règles classiques, le romantisme fait de la poésie une affaire de sensibilité, d’expérience subjective, plutôt que des métriques et de versification.
Le romantisme, en somme, a libéré la sensibilité artistique des poètes, en les engageant à suivre leur propre nature plutôt que des règles extérieures : « le romantisme n’est précisément ni dans le choix des sujets ni dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir », écrit Baudelaire dans le Salon de 1846.
2° Un deuxième aspect capital de la révolution romantique est d’avoir affranchi la littérature de l’idéal classique, universel et atemporel, pour l’ancrer dans l’histoire, nationale et moderne :
« pour moi le romantisme est l’expression la plus récente, la plus actuelle du beau », le Salon de 1846.
3° Baudelaire hérite également d’un certain nombre de thèmes, érigés par le romantisme, en véritable lieu commun : il cultive l’image du dandy romantique, du poète maudit qui n’a que son orgueil pour le soutenir dans la solitude. (Le vieux saltimbanque, Perte d’auréole).
L’expérience du spleen renouvelle l’expression romantique du « mal du siècle ».
Si Baudelaire reprend un certain nombre de lieux communs de la littérature romantique c’est pour les infléchir en les travaillant notamment dans un sens plus critique.
En ce sens, Baudelaire est plus proche des poètes de la seconde génération romantique, comme Nerval, que des « mages » de la première génération, comme Hugo ou Lamartine.
Le désenchantement politique et l’influence