Un tramway, modernisation de la pièce de tenessee williams
Personnages, Lieu, la mise en scène,
Lieux :
La scénographie de Malgorzata Szczesniak est magnifique. Le choix de transposer l’action sur une large piste de bowling paraît inadéquat, par contre, on retrouve la chambre à coucher et le living room. Et puis, un couloir horizontal et étroit aux vitres transparentes surplombe la scène et permet à Blanche de s’isoler, d’échapper à la promiscuité et de se dévoiler, mettre à nu ses faiblesses, ses fantasmes enfouis… Des éléments comme un lavabo, une baignoire et une cuvette de toilettes nous font accéder à l’intimité de Blanche et des autres personnages d’une manière voyeuse, tout comme l’idée géniale et toujours parfaitement exécutée d’installer un caméraman sur le plateau qui film en direct la prestation des acteurs et projette sur les murs du décor les visages en gros plan. Warlikowski parvient à installer l’atmosphère sensuelle et décadente de la pièce avec le langage scénique qui lui est propre mais on ne retrouve pas l’humanité exacerbée de ses autres productions
Personnages :
Il y a cette mise en abyme des personnages par le biais des web cams cachées partout permettant des angles de vues spectaculaires. Blanche DuBois, l’héroïne d’Un Tramway nommé Désir, pièce mythique de Tennessee Williams, revendique son regard subjectif sur le monde. Son univers fictif tissé d’art, de rêves et de littérature se heurte violemment à celui de Stanley et Stella, ancré dans le réel et les plaisirs bruts. J’ai voulu souligner la radicalité de cette confrontation en abordant la mise en scène du point de vue de Blanche : le jeu des trois autres personnages lorsqu’ils sont en sa présence, ainsi que la scénographie, sont le reflet de son regard sur les choses. L’indolence de Stella est ainsi parfois extrême, la gaucherie de Mitch accentuée par un objet transitionnel (poupée), et la sensualité de Stanley apparaît aux limites du