Un vent de révolte - dissertation
Problématique : La rébellion contre l’héritage des poètes précédents est-elle indispensable à la création poétique ?
La querelle entre rébellion et tradition existe depuis le XVIIème siècle, où Boileau et La Fontaine se posais la question de savoir si la littérature (et plus spécialement la poésie) était nouveauté ou tradition, rébellion ou imitation. Le poète, pour créer, doit-il s’inscrire dans une lignée ? Le secret de la création poétique ne serait-il pas dans un dosage dont la recette est sans cesse à réinventer ?
La plupart des poètes cherche à s’affranchir de l’autorité de leurs prédécesseurs et se réalisent dans la révolte. Cela est dû à la nature même du poète et de la poésie. Si l’on en croit l’histoire littéraire, la poésie ne se conçoit que dans la rupture. Comme le romantisme qui est né de la contestation des règles classiques, jugées trop rigide et contraignantes : Victor Hugo, dans « Réponse à un acte d’accusation », se présente comme le héros révolutionnaire du vers ou comme la Liberté guidant le peuple poétique. Mais il pouvait déjà sentir la rébellion naissante des Parnassiens, agacés par les élans lyrique de ces jeunes poètes romantiques laissant libre cours ç leur « mal du siècle ». Puis, fatigués des beautés hiératiques de l’art pour l’art pour l’art prôné par Théophile Gautier, Baudelaire et Rimbaud renversent les principes formalistes du Parnasse. Plus tard, les dadaïstes se font les champions de la provocation : « Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; protestation aux poings de tout son être en action destructive : dada » (Tristan Tzara). On pourrait continuer ainsi jusqu’à la poésie contemporaine : la chaîne poétique se construit par une succession de « coups d’Etat ». A toutes les époques, cette rébellion prend les formes les plus diverses et n’épargne aucun domaine de la poésie. La révolte poétique se manifeste de la façon la plus évidente dans la