Une aberration totale
DIDIER DESCHAMPS : Oui, surtout que je n'ai plus de matches tous les trois ou quatre jours. Lorsqu'on sort d'une période aussi intense avec ces matches, il est évident que le résultat et le comportement conditionnent pas mal ce qui peut être écrit et dit par la suite. Après une performance et un résultat nul en Espagne, les jours qui suivent sont plutôt agréables.
Sur quels ressorts avez-vous joué pour obtenir des joueurs ce que l'on n'avait pas vu d'eux depuis très longtemps ?
D.D. : Il fallait qu'ils aient confiance, qu'ils se rendent compte de leurs qualités et que celles-ci ne pouvaient s'exprimer qu'à travers le collectif. Ça, c'est pour la partie technique. Après, quand on rencontre une équipe de la valeur de l'Espagne, dans les jours qui précédent, il faut être convaincu qu'on est capable de faire un très bon résultat, d'aller au bout de soi-même et de donner le maximum. La pire des choses aurait été de ressortir de ce match avec des regrets.
Avez-vous eu l'impression de gagner contre une forme de scepticisme ? Après le Japon, beaucoup de questions tournaient au niveau du talent des joueurs...
D.D. : Non, je ne gagne pas sur ce terrain-là. Avec les joueurs, il faut gagner face à l'adversaire. Après, on ne peut pas empêcher les gens d'analyser et de critiquer, même si, parfois, ça peut-être injuste. Et je suis gentil en disant parfois. On passe d'un extrême à l'autre. Lorsqu'on écoute ce qui se dit avant le match, trois heures après, ils sont obligés de dire