Une conscience collective: une mémoire commune
« La conscience est la raison pratique représentant à l'homme son devoir. »
Ainsi, Emmanuel KANT présente t-il dans La Métaphysique des mœurs sa définition de la conscience.
La conscience, est la capacité qu'à l'homme de se réfléchir. Il s'agit donc de la mesure de la raison, d'une capacité de porter des jugements, de déterminer le Bien et le Mal, de comparer ce qui est et ce qui doit être. La conscience renvoie donc aux notions de valeur, de morale et d'éthique. Elle dicte les actes et devoirs renvoyant l'homme à ses remords ou aux satisfactions de ses actes passés.
Dès lors, l'idée de conscience collective s'inscrit dans l'acceptation d'une croyance selon laquelle un peuple, une nation est collectivement guidé par des principes communs. Et que cette fusion d'individus en vertu de l'adage populaire se doit « d'agir en son âme et conscience ». Cette idée énoncée par le sociologue Émile DURKHEIM au XIXe siècle a été reprise par Gustave LEBON qui dans son œuvre La psychologie des foules énonce l'hypothèse que le rassemblement d'un peuple donne naissance à « une âme collective ». Ainsi, le peuple est il guidé par une mobilisation commune de préceptes inhérents à son existence même.
Transposée la notion de conscience de la sphère personnelle et individuelle à la sphère commune et conjointe, incite à s'interroger sur l'idée même d'idéologie nationale.
Par suite, dans quelle mesure la construction d'une Histoire Nationale permet elle l'émergence d'une conscience collective? La mémoire commune constitue t-elle un élément de construction d'une appartenance nationale ou un fardeau composite des erreurs du passé, générateur de rancunes et de dérégulation sociale?
Ainsi, l'impact de l'histoire permet l'émergence et l'existence d'une conscience collective (I). Mais, une instrumentalisation du passé par le politique peut engendrer une fracture dans le corps social (II).
*