Une course d'un jour
J’étais un aurige, une vedette à proprement parler. Vêtu d’une tunique sans manches, et d’une casaque bleue qui montrait ma faction de patriciens. J’étais également habillé d’un casque de métal destiné à me protéger en cas de chute. La course proprement dite comprenait sept tours en l'honneur des sept jours de la semaine et des orbes célestes concentriques des sept planètes (Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne) du système de Ptolémée. Déjà le magistrat chargé de présider les jeux donnés le signal d’alarme, la mappa s’apprêtait à toucher le sol. À peine effleurait-elle le sol que les chars s’élançaient pour sept tours. À chaque tour, on ôtait un des œufs placés sur la spina. Les chars de course, semblable aux chars de guerre, étaient constitués d'une simple caisse montée sur deux roues. Les chars attelés de deux ou quatre chevaux, celui de gauche étant toujours le conducteur, pouvaient atteindre de très grandes vitesses. Le mien était un quadrige mes chevaux étaient à mes yeux les plus rapides, mais j’étais tout comme les autres concurrents, à la merci du moindre choc. Dès premier tournant un aurige que je ne connaissais que de nom s’efforcer de serrer de plus près, l’intérieur du parcours, afin de me dépasser il prenait le risque de heurter les metas ou la spina. Il réussit, mais comme beaucoup il ne résista pas bien longtemps et dans un tournant ses roues heurtèrent une des metas il ne lui restait plus qu’à trancher les guides avec un couteau qu’il portait à sa ceinture. Moi-même j’avais toujours une appréhension envers ses rênes enroulaient autour de ma ceinture sachant que si je n’arrivais pas à les couper en cas de chute c'était presque toujours une mort certaine. Après l'enlèvement du dernier œuf, le dernier tour donnait lieu à une âpre rivalité et c'est alors que les passions des spectateurs se déchaînaient pour soutenir leur faction favorite. Les naufrages étaient nombreux et généralement la chute d'un aurige en