Une ethnologue a l hopital
A. Vega a baigné dans la culture hospitalière depuis son enfance : fille d’infirmière, elle a également occupé divers postes d’agents hospitaliers parallèlement à ses études d’ethnologie. Elle a été enseignante en Sciences Humaines en écoles d’infirmière et est aujourd’hui chercheur associé au Centre d’Ethnologie Française, spécialisée en anthropologie de la maladie. Forte de son expérience et de ses représentations, elle a choisi d’effectuer une analyse qualitative relative aux infirmières, groupe socioprofessionnel le plus nombreux à l’hôpital, de catégorie intermédiaire dans un milieu fortement hiérarchisé et représentatif des enjeux communs aux autres professionnels de la santé. A.Vega voit l’hôpital de l’intérieur en tant qu’agent et enseignante et de l’extérieur du fait de sa fonction de chercheur.
L’hôpital se révèle être le terrain idéal pour mener son enquête ethnographique (collecte de matériels, polymorphe), préalable à toute anthropologie (travail ultérieur d’interprétation, théorisation, analyse comparée).
La méthodologie employée a consisté en un premier contact sociologique pour cerner les fondements du malaise infirmier (décalage entre les discours sur leurs propres rôles et la réalité des pratiques sur le terrain) qui va donc bien au-delà de dimensions purement socio-économiques. L’ethnologue a ensuite réalisé une centaine d’entretiens semi dirigés auprès d’infirmières de tout horizon, interviewé des informateurs privilégiés et enfin effectué des recherches sur des thèmes plus précis.
A. Vega a choisi de se confondre avec le personnel soignant en portant la blouse blanche, afin de se mouvoir librement dans ce milieu clos et secret qu’est l’hôpital. Présentée comme « un chercheur intéressé par les conditions de travail infirmier », elle a été perçue tantôt comme un simple agent par la plupart des médecins, comme externe par le petit personnel et parfois même