Une médecine inhospitalière
Introduction
Dans ce chapitre1, l’auteur2 expose des modèles de management qui sont au cœur du « dysfonctionnement des espaces sanitaires en Afrique de l’Ouest». Plus précisément il interroge les styles de management des structures de santé3 ainsi que les perceptions à la fois de la clientèle et du personnel sur les modes d’organisations. Il part ainsi du constat selon lequel, les formations sanitaires sont le plus souvent présentées comme des cadres organisationnels à part alors que les modes d’actions qui s’y jouent sont les prolongements d’interaction sociales comme les autres. Ils mettent ainsi en relief des styles de management improvisés, des modes d’organisation rigides, des autonomisations des espaces de travail, des gestions clientélistes etc. Trois types de façonnement organisationnels ont été explorés : il s’agit du modèle messianique, du modèle néo-patrimonial et du modèle de « laisser-faire ».
1. Le modèle messianique
A ce type de modèle s’associe la notion de « ligne », la « ligne » étant donc le schéma tracé par le médecin chef du centre et qui est du domaine du non négociable en privilégiant une posture morale et une posture technocratique. Ce modèle qui de type messianique, incarné par le seul responsable et fondé sur une discipline de fer avec des normes explicites, trouve ses caractéristiques dans un comportement dictatorial qui fait du médecin chef le seul vrai chef du centre. On peut aussi observer une démarcation formelle de la « ligne » du médecin chef vis-à-vis de la corruption, de l’arnaque, du « laisser-faire ».
Mieux, dans ce modèle, la réputation du centre semble être bâtie sur une approche essentiellement technocratique. Le comité de santé, dont la vocation est de réaliser la participation de la population, est tenu à distance. Ce comité n’a qu’une existence formelle et par conséquent a peu d’impact sur le fonctionnement des centres de santé. Dans cette logique, on est en droit de se demander s’il y a « la