Dramaturge, poète et metteur en scène allemand, Bertolt Brecht étudie la médecine ainsi que la philosophie avant de s’intéresser, et ce, à un très jeune âge, à l’écriture. Brecht est également le père du principe théâtral de la distanciation, effet par lequel l'acteur doit se dissocier de son personnage afin que le public adopte une attitude critique envers ce qui se passe sous ses yeux. En 1919, il écrit sa deuxième pièce, La Noce alors qu’il n’est âgé que de 21 ans. Brecht profite de l’écriture de cette pièce pour faire une critique sociale de l’après-guerre. Cette comédie acerbe présente un jeune couple nouvellement marié ayant convié famille et amis pour célébrer leur noce autour d’un repas bien arrosé. Chaque convive, revêtu de faux-semblants, se met à table et boit jusqu’à ce qu’il voit son masque tomber, laissant ainsi transparaître sa vraie nature. Le superficiel éclate et tout ce qui est beau s’effondre. Le mariage, la famille, les valeurs et les biens se dégradent dans la déchéance. Deux des thèmes abordés dans cette œuvre sont les apparences et l’omniprésence du subconscient. Tout d’abord, Brecht peint un portrait de la société en soulignant que les individus, contraints à se conformer aux règles et aux lois, ne peuvent être autre chose que des pantins aux allures conformes. Ils projettent alors une certaine image d’eux-mêmes alors que sous les masques se trouve une toute autre réalité. En somme, l’Homme vit dans un monde d’apparences où il n’est lui-même que lorsque ses pulsions l’envahissent et lèvent le voile sur sa véritable identité. Puis, ces pulsions rappellent l’omniprésence du subconscient. Brecht voit l’être humain comme un hédoniste refoulé qui, lorsque son subconscient prend le dessus, peut enfin vivre ses désirs.
Dans la mise en scène de cette production signée Gregory Hlady, ce dernier dit aimer déstabiliser et choquer son public. C’est pourquoi il opte pour une esthétique éclatée et extravagante. Hlady privilégie donc une mise en