Une plaidoirie d’avocat contre la peine de mort primée à caen
L’avocate défend un homme évidemment victime de « torture ». Une torture psychologique, d’abord alors que les 25 ans passés dans le couloir de la mort doivent déboucher sur la « libération inconditionnelle » de la mise à mort. « Il entend résonner les mots de son acte de mise à mort qui cognent sans relâche sur les murs de la cellule », plaide Me Dupuy.
Le jour de l’exécution, ce supplice moral fait place à une torture physique. Les bourreaux essayent à 18 reprises de placer une aiguille dans les veines de Romell Broom, sans succès. « Il n’en peut plus. Il tient son visage entre ses mains. Son visage est tout ce qu’il lui reste. Son corps est mutilé, enflé, il saigne. Il pleure », raconte l’avocate. « Cette scène de barbarie est si loin de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, si loin de l’Homme, de l’humanité, de l’être humain. »
En quelques mouvements de manches, la plaidoirie aborde tous les problèmes qui font de l’injection létale un châtiment cruel, inhumain et dégradant incompatible avec la Constitution des Etats-Unis et le droit international, malgré les dénégations des juges et des politiques.
Bourreaux incompétents (« Les médecins engagés jusqu’au plus profond de leur âme à sauver des vies refusent d’endosser la robe noire des anges de la mort »), injection de poisons responsables de douleurs « insoutenables », nombreux exemples d’exécutions ratées, origines troubles dans les euthanasies pratiquées par les médecins nazis…
Quelle que soit la méthode choisie, la conclusion de Me Dupuy est sans appel : « Non, la peine de mort n’est pas acceptable. Parce que la justice des hommes ne peut pas être une justice qui tue. »
En guise de jury, l’assistance a