Une vie heureuse est elle une vie de plaisir
Première partie. Le lien entre bonheur et plaisir.
On ne peut être heureux en souffrant physiquement ou moralement. Or, le plaisir accompagne souvent le soulagement de la douleur, que celle-ci soit aiguë comme l'est une douleur physique ou plus douce comme l'attente liée à un désir. Le plaisir est une absence de douleur et donc une condition du bonheur.
Mais le plaisir est aussi un état positif qui accompagne nos actes, une sorte de supplément sensitif. Si j'ai faim et que je mange, cela ne me fait pas forcément plaisir ni me rend particulièrement heureux. En revanche, si le repas est l'occasion d'une fête j'y prends un vrai plaisir qui contribue à un contentement général et une satisfaction qui s'apparente au bonheur
Aussi, le bonheur ne se conçoit pas sans plaisir.
Deuxième partie. Le bonheur peut-il être résumé à une somme de plaisirs successifs ?
Cependant, le plaisir est quelque chose d'éphémère. Il ne perdure pas. C'est une expérience souvent intense qui s'émousse à mesure qu'elle dure. Pour éprouver du plaisir, on est souvent obligé d'en passer par la frustration et le manque. C'est exactement ce qui se passe quand nous obtenons une récompense : elle est d'autant plus plaisante que le chemin pour l'obtenir a été difficile. Nous n'expérimentons pas tant le plaisir que des instants de plaisirs.
Or, le bonheur, lui, s'apprécie sur la durée. Se dire heureux équivaut à observer la permanence d'un état. C'est d'ailleurs souvent à la fin d'une vie que l'on peut dire de quelqu'un qu'il a été heureux ou non.
Le plaisir, condition nécessaire, mais non suffisante du bonheur.
Une sommation de plaisirs ne fera jamais une vie