Une vie
Maupassant nous fait assister à l’anéantissement progressif d’une jeune fille au départ pleine de rêve, d’ardeur, de vie. Au début Jeanne est pleine d’enthousiasme, de foi dans l’avenir, d’espoir et tout semble la destiner au bonheur. Elle rencontre son prince charmant : Julien et l’épouse. Mais l’amour n’est qu’illusion, la fusion des âmes n’est qu’un mirage, le prince charmant n’existe pas, l’homme révèle avare, violent, infidèle. L’amour est aussi fait d’aveuglement et voué à disparaître : les trahisons de Julien ne seront que la confirmation de ces amères constatations.
Mais la liaison de Julien et de la comtesse détruira une autre illusion, celle de l’amitié. De plus la découverte des lettres d’amour de sa mère, preuve d’une relation adultère tenue secrète et l’ingratitude et les méfaits d’un fils indigne qui l’oublie, qui la ruine, achèvent la destruction affective de Jeanne. Les images idéalisées de la mère et du fils s’effritent au contact du réel. Même le recours à Dieu, à la religion ne sera que décevant : comment croire après le comportement ignoble d’un prétendu serviteur de Dieu, l’abbé Tolbiac ? Jeanne, après la mort ou l’éloignement de ses proches est donc vouée à la solitude, à songer aux malheurs de sa vie, aux années perdues.
Ainsi donc pour Jeanne c’est l’échec de sa vie de couple, l’échec de sa relation avec son fils. A travers toutes ses désillusions ce sont les valeurs de l’amour, de la famille, de l’amitié et de Dieu qui se trouvent mises à mal d’où un réel pessimisme.
Cependant malgré ce pessimisme lié à l’ennui, à la mélancolie de Jeanne dont les aspirations de jeune fille se heurtent à la banalité du quotidien, à son dégoût de vivre, tout n’aura pas été échec dans sa vie. Joie et tristesse, mort et vie alternent dans un éternel recommencement. Jeanne a aussi connu de belles choses, à un coup du sort répond