Unification allemande
Depuis quelques jours, Angela Merkel dénonce ces "calculs de boutiquiers". Une autre lecture est possible : vingt et un an après la chute du Mur, la réunification n'est plus un débat. 84 % des Allemands jugent que c'est une bonne chose. Même de l'autre côté de la frontière, près de 80 % des Polonais sont du même avis. Les seuls débats portent sur l'écart qui continue de persister entre les "anciens" et les "nouveaux Lander" et, recul aidant, sur la façon dont s'est déroulé le processus.
Le ministre-président du Land de Brandebourg, le social-démocrate Matthias Platzeck, a récemment créé une controverse en parlant d' "Anschluss" pour évoquer la fusion de la RFA et de la RDA. Ce terme qui signifie "rattachement" est surtout celui qu'avait utilisé Hitler à l'occasion de l'intégration de l'Autriche dans le Reich allemand en 1938. Angela Merkel, l'unique personnalité politique de premier plan à venir de l'Est, a immédiatement contredit cette interprétation.
Si le pays a incontestablement réussi sa réunification – sa puissance économique le prouve-, les différences restent importantes entre anciens et nouveaux Länder, tant sur le plan économique que social ou politique. Sur le plan économique, un Allemand de l'est gagnait en 1991 moins de la moitié de ce gagnait un "Wessi". Aujourd'hui l'écart n'est plus que d'un tiers. Le chômage allemand qui ne concerne plus que 7,2 % de la population active est en fait quasiment inexistant en Bavière (4 %) ou dans le Bade-Wurtemberg (5,3 %) mais s'élève à plus de 11 % à l'Est et à 13,2 %