Utopie du style voltairien
Au pays de Cer
Mon cher Néminis,
Je souhaite te prévenir, ce que je vais te conter ici te semblera fort étonnant. Il y a quelques jours de cela, je me promenais sur la montagne Berg. Lorsque j’eu enfin accédé à son sommet, j’observai la vaste vallée qui la contournait, notre royaume. Le constat fur fort accablant, partout, je ne vis que désolation et misère. Je regardai alors vers le ciel, qui me sembla si beau et si pur.
J’étais au bout de mes forces, affligé, quand tout à coup je me sentis m’élever. Je ne pourrais te relater avec précision ce qui s’ensuivit. Tout ce dont je me rappelle est l’étrange impression d’être porté par un nuage qui me guida à travers les airs. Après quelques minutes ainsi passées dans un sentiment d’apesanteur, le nuage s’arrêta enfin devant un mur d’une centaine de mètres de haut, qui entourait une ville dont la taille semblait proportionnelle à la hauteur du mur. Mais autour tout ressemblait à notre pays, tout n’était que grisaille et dénuement.
Au bout de quelques secondes, un portail, qui fut le plus colossal qu’on ait jamais vu, s’ouvrit. C’est alors que la plus magnifique des villes s’offrit à ma vue. Tout était splendide. Les maisons ne s‘élevaient point jusqu’aux cieux, comme celles que l’on peut voir chez nous. Cela n’empêchait pas qu’elles soient d’une splendeur remarquable. Tout paraissait avoir été étudié jusque dans les moindres détails. Il n’y avait pas une maison semblable à l’autre, il en allait de même des habitants de cette impressionnante ville. Chacun était unique, et de cette variété naissait une certaine harmonie.
Je n’avais passé que quelques instants à m’émerveiller devant ce paysage enchantant, quand un homme se présenta devant moi, un homme que l’on ne saurait décrire avec précision, mais qui semblait plein de sagesse. On me dit que c’était le souverain de ce pays, pourtant il me serra la main, me sourit, et enfin m’accueillit chaleureusement dans son royaume.