Utopie
1- UTOPIES FONDATRICES ET OBJECTIF CIEL :
UNE VISION DU FUTUR.
Trois utopies fondatrices
A proprement parler, l’ utopie naît au début du XVIè siècle. C’ un est genre littéraire, inventé d’ abord comme un jeu rhétorique par Thomas More, en
1516, et qui s’ épanouit, avec des phases fécondes et d’ autres plus pauvres, du
XVIIè au XXè siècle. Pour les auteurs classiques peindre une société idéale avec les moyens de la fiction, c’ d’ est une part déjouer les censures en se plaçant délibérément sur le terrain de l’ imaginaire, où tout est permis, mais en même temps c’ donner à cette société, par l’ est effet de la description, toutes les apparences de la réalité: concrète, représentable, et non seulement théorique. Il en va d’ politique de la littérature. une More invente le mot : l’ sur laquelle s’ édifiée cette société est l’ île est île « Sans lieu », la « Nulle Part ». L’ ambiguïté du mot peut se comprendre de multiples manières : faut-il entendre que cette forme de société est imaginaire, inédite, ou encore impossible ? Comment comprendre qu’ elle soit en même temps localisée: More la situe quelque part aux confins du Nouveau Monde ?
Et comment envisager les multiples paradoxes qui égrainent le texte de More:
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Chapitre Second : Vers un monde utopique
Amaurote, la capitale de l’ est une ville fantôme ; son fleuve, Anhydris, un île fleuve sans eau ; son chef, Ademus, un prince sans peuple ; ses habitants, les
Alaopolites, des citoyens sans cité et leurs voisins, les Achoréens, des habitants sans pays. Cette « prestidigitation philosophique » serait-elle un exercice rhétorique humaniste dont le but serait d’ annoncer la plausibilité d’ monde à un l’ envers et pour dessein latent de dénoncer la légitimité d’ monde soi-disant un à l’ endroit ?
C’ à partir de cette définition « non définie » que des auteurs ont créé est des lieux qui, en fait, existent : ceux que