Vaincre ses passions
Elle a engendré nombre de discours parfois contradictoires, parfois conflictuels, parfois passionnés. Pour les romantiques allemands par exemple, elle est un moyen d’atteindre le réel véritable, elle est un levier qui soulève l’âme et lui inspire de vastes desseins (Novalis).
Pour les philosophes rationalistes, au contraire, la passion est erreur, mirage, révolte de l’instinct contre l’esprit et à ce titre elle corrompt l’intelligence, la volonté et l’affectivité (Bossuet). Le stoïcisme prêche lui, non seulement l’absence de la passion, mais aussi la privation de tout sentiment remplacé par une paix de l’âme uniforme et sereine.
Pour Descartes, par contre, il est aussi impossible de ne pas éprouver de passions que de ne pas avoir de sensations et ceci simplement parce que nous avons un corps et que les passions ne nous sont données que pour le bien de ce corps, et permettent de faire progresser la connaissance de soi. Quant au maçon, il doit lui, suivant les auteurs : dominer ses passions, les vaincre, les combattre, les annihiler, les supprimer. Bref, au travers de mes lectures maçonniques, j’ai cru comprendre que la passion était pour nous dans la sphère du néfaste.
Or, avant de vous rejoindre, mes frères, je m’étais depuis longtemps forgé une ligne de conduite. Pas de grande joie,