Vallee du fleuve senegal
Amadou Abdoulaye Fall, Saliou Sarr vendredi 10 avril 2009 Version imprimable
Alors que l’expérience interprofessionnelle de la filière tomate industrielle est présentée comme un succès, celle du riz laisse plus sceptique. Une même zone de production, les mêmes producteurs et leaders paysans, les mêmes idées et ambitions... et pourtant deux organisations bien différentes. Pourquoi ?
Une Success story du comité « tomate industrielle » ?
La culture industrielle de la tomate a été introduite au Sénégal en 1969. Dès cette époque, une entreprise franco-sénégalaise, la Société de conserves alimentaires du Sénégal (Socas) propose aux producteurs agricoles des contrats d’achat de la tomate, en mettant à leur disposition l’assistance technique nécessaire au développement de cette culture. La campagne d’alors était de 200 tonnes de tomates fraîches. Aujourd’hui la Socas achète plus de 50 000 tonnes de tomates sous contrat aux producteurs et les transforme en double concentré. Quel chemin parcouru depuis près de 40 ans ! Un partenariat étroit s’est construit petit à petit entre producteurs de tomates et industriel, et s’est matérialisé en 1995 par la création du Comité national de concertation de la filière tomate industrielle (CNCFTI). Cette collaboration n’a pas été sans heurt : en 1998 par exemple, les producteurs, insatisfaits du prix payé par la Socas, ont décidé un boycott massif. Cette année-là, aucune tomate n’a été livrée à l’industriel.
Le CNCFTI regroupe toutes les professions de la filière : producteurs de tomates, industriel, transporteurs, fournisseurs, commerçants, consommateurs, et aussi des services de l’État. Mais, de fait les membres « actifs » du comité sont les producteurs et l’industriel qui ont le plus intérêt à dialoguer et à trouver des consensus. Ce sont eux également qui financent le CNCFTI, la Société d’aménagement